dimanche 17 juin 2007

Bonjour, bienvenue sur le blog concernant notre trek au Maroc.


Dans l'avion juste avant d'arriver à Marrakech. Ces cercles verts sont des cultures où l'irrigation se fait par déplacement en cercle du système d'arrosage. Ce n'est donc pas pour appeler les extraterrestres...

A l'aéroport, nous avons été accueillis par une personne travaillant pour M. Slimane Baadoud et transporté en 4x4 jusqu'à l'hôtel. Arrivée à Marrakech, à l'hôtel Ali juste à côté de la célèbre place Jemâa el-Fna où se situe le plus grand souk de la ville, nous prenons quelques photos depuis la terrasse de l'hôtel.


Petit tour dans le souk. Nous n'avons pas pris de photos des épices...




Le lendemain de notre arrivée à Marrakech, départ en 4x4 vers le début de notre Trek, après une nuit bruyante à l'hôtel Ali. Notre guide Mohamed nous accompagne. 6 heures de voiture en montagne. Les paysages sont de plus en plus beaux mais la route devient vite assez escarpée. Heureusement, notre chauffeur est extrêmement sérieux (ce qui est très rare au Maroc) et ne dépasse pas le 70 à l'heure. Du coup les heures défilent assez agréablement. Les photos ont été prises lors de notre premier arrêt.



Ca y est, nous arrivons enfin à destination vers 14h00. Nous mangeons notre premier tajine dans un gîte étape. Nous rencontrons un couple de touristes français venus faire comme nous une petite randonnée muletière. Nos deux muletiers sont là, les 2 mules aussi. Nous déchargeons nos affaires du 4x4, elles sont immédiatement chargées sur les mules.





Vers 16 heures, nous commençons notre première marche: trois petites heures jusqu'au premier bivouac. Nous ne partons qu'avec notre guide, les mules ne sont pas tout à fait prêtes et partiront un peu plus tard. Les muletiers et les mules nous rattraperons sur le chemin. Dans nos sac à dos, il n'y a que de l'eau, de la crème solaire, un pull et un blouson. Tout ce qui ne sert pas directement à la marche en cours est transporté par les mules. Du coup nous nous sentons agréablement légers ! Cette 1ère marche est vraiment facile, sans dénivelé et ressemble plutôt à une marche d'approche.
Ça y est les mules nous rattrapent...



nous dépassent...


et s'éloignent rapidement. Nous les retrouverons au bivouac.


Le paysage est désertique et peu vallonné.

Notre premier bivouac. Lorsque nous arrivons, notre tente est déjà montée, ainsi que la tente salle à manger. Nous sommes à côté d'un petit village. La maison la plus à droite est l'école. Nous récupérons de l'eau douce à la source du village pour la cuisine et la boisson (l'utilisation de pilules de stérilisation reste primordiale).

L'équipement cuisine est loin d'être rudimentaire: cocotte minute, bouteille de gaz, assiettes, couverts, théières... Après n'avoir quasiment rien porté pendant la marche, nous engloutissons un excellent tajine. On est loin du trek avec des sacs de 20 kilos et des aliments lyophilisés pour déjeuner et dîner...
Le lendemain, première "grosse" marche. Le paysage prend une allure plus montagneuse.





Nous croisons quelques villages construits sur les bords d'un ruisseau dont les eaux ont été intelligemment gérées en canaux et bassins permettant l'irrigation de nombreuses parcelles de terre cultivées ou le lavage des vêtements.




Toujours avec leur accord, nous prenons quelques photos des habitants.

Le marchand de vêtements est de passage dans la bourgade.



La montagne est là, les pentes s'accentuent d'un coup. Notre rythme se ralentit un peu, la pause déjeuner, près d'une minuscule source, est la bienvenue. Il est impressionnant de constater à quel point le moindre filet d'eau fait émerger la vie juste quelques mètres autour du ruisseau.
Le plus dingue c'est qu'il y a des grenouilles: quand on voit l'immensité désertique que nous avons traversé depuis le dernier point d'eau, c'est à se demander comment elles sont arrivées là...
Après le déjeuner, thé à la menthe et sieste, nous avons de l'avance sur le timing.


Nous continuons toujours à monter pour atteindre un plateau sous le sommet du Siroua. Ici, plus de village, l'altitude est trop élevée pour pouvoir y rester en hiver.
Encore une fois, au milieu d'une étendue aride de roches et de pierres volcaniques, une source dépose un peu de vie.




Le bivouac de ce soir est à côté de ce qui ressemble de loin à un village. Surprise, aucune maison n'est habitée. En fait il s'agit de bergeries d'été encore inoccupées en avril. Avec le temps qu'il fait depuis le début de la marche, nous trouvons les bergers marocains bien prudents. Bien évidemment, les jours qui suivent leurs donneront raison...
Les cultures en terrasse sont entretenues en journée, mais le soir, tout le monde redescend dans la vallée pour remonter le lendemain. En fait, nous ne croiserons qu'un berger en train d'arroser une parcelle, toujours grâce à un ingénieux réseau de mini-canaux. Il repartira avant la tombée de la nuit.
Mohamed nous informe que cet endroit n'a pas de nom. Nous le baptisons immédiatement le Machu Picchu Marocain.
Petite toilette corporelle improvisée avec une eau à 10°C.
Ce filet d'eau est l'unique source du site. Toutes les cultures en terrasse en contrebas des bergeries dépendent donc uniquement de lui. Voilà un exemple concret d'une gestion réussie de l'eau douce en milieu désertique !




Après une nuit où la température a chutée à 10°C, nous partons vers le sommet du Siroua, qui ressemble à un petit monticule vu de loin...



La montée vers un premier plateau se fait assez facilement, même si notre respiration commence à s'accélérer un peu dans l'effort. Le paysage s'ouvre, on peut voir à environ 120 Km.



Mais le sommet du Siroua n'est pas encore atteint.

Le sommet est tout proche.



Il faut faire vite si l'on veut profiter encore un peu du paysage, les nuages venant de la vallée montent progressivement.



Ça y est, nous y sommes: le sommet du Siroua, 3300m d'altitude. Les cent derniers mètres sont plus périlleux, il faut passer en mode escalade. Le niveau ne dépasse pas le 3A mais un passage un peu aérien aura raison de notre assurance. Laëtitia, prise de tournis depuis une demi-heure ne le tentera pas. Il est vrai qu'une chute à cet endroit serait la plus malvenue du périple, surtout que les secours n'arriveront pas dans les dix minutes... Mohamed et moi nous engageons seuls dans les rochers. 10 minutes plus tard, nous y sommes.
Surprise, à mes pieds une flaque de sang semi-coagulé. Nous ne tardons pas à en trouver la raison en découvrant plus loin une peau de chevreau retournée. Ici, au plus haut de massif, a été pratiquée une offrande à Allah, il y a moins de 24h.

Le paysage n'est pas encore bouché, mais nous ne pouvons malheureusement plus apercevoir le Toubkal, plus haut sommet du Maroc (4167 m).
Après une dernière photo dans un névé pour prouver que nous avons vu de la neige au Maroc, nous pique-niquons rapidement pour pouvoir redescendre avant l'arrivée des nuages.
Mais les nuages sont là et nous rattrapent. Heureusement, la couche nuageuse est fine et nous ne restons pas longtemps dans le brouillard et l'humidité. Cela nous a quand même donné un petit coup de froid.

Le campement est à la vue (toile de tente blanche) ! Une fois de plus, les maigres cours d'eau sont bordés d'herbe sur un mètre ou deux.